Règles du jeu: Ex 2:Tourner en plusieurs plans un ou des personnages qui se libèrent d’un espace contraint par le jeu.
Ex 3: Faire ressentir la sensation du jeu au spectateur, ou comment le jeu peut créer un sentiment de vertige, de trouble, ou de perte de repères chez le ou les personnages.
Nous avons regardé plusieurs extraits nous montrant le jeu comme source d’évasion pour la réalisation de l’exercice 2. Parmi ceux que l’on retiendra: Le dictateur, Timbuktu, Les temps modernes, La Ruée vers l’or. Timbuktu a retenu particulièrement l’attention.
Malo est revenu sur cet extrait en nous disant que ce qui était beau ici, c’est que le jeu pouvait débuter sur n’importe quel prétexte. Il suffit de faire appel à l’imaginaire. Ce peut être quelque chose de simple. Une communication, un échange, qui peut se produire entre les personnages par l’intermédiaire du jeu, comme source de liberté. D’ailleurs, Malo faisait remarquer que l’espace était ici ouvert, mais qu’il était quand même contraint avec les interdits des islamistes.
Soline:
Tous les extraits contribuent à la création de notre scénario, la manière de tourner, les gestuelles des personnages ( très important!), leurs jeux et surtout leurs imaginations, la façon dont ils perçoivent un jeu imaginaire, le moyen de le montrer.
J’ai personnellement trouvé très inspirant l’extrait des enfants qui, rassemblés, mangent des bonbons imaginaires. Ils se prêtent tous au jeu, le spectateur pourrait aller même jusqu’à inventer ce qu’ils mangent.
Chaplin a été aussi source d’inspiration, car tout objet peut devenir un jeu, même si il est détourné de son utilité initiale. Pour nous, élèves, les détournements d’objet pour échapper à la routine des cours, ce sont les stylos, boulettes de papier, gommes, capuchons, tout ce qui existe dans nos trousses ! Il fallait l’exploiter. Les stylos pouvaient devenir instruments à produire des sons, des rythmes pouvant nous évader des cours !
Nous sommes passés ensuite à l’écriture de notre scénario en nous divisant en 2 groupes. Chaque groupe a tout d’abord donner ses idées, puis déterminer d’un lieu, l’intérieur du collège étant le plus simple vu notre manque de temps. Ensuite, il a fallu s’arrêter sur deux idées communes.
Pour le groupe de Soline, Zoé, Lucie, Natacha et Hajar, l’idée est venue assez vite de travailler sur le détournement des objets. Ce détournement d’objets pouvait être travaillé en portant une attention particulière aux sons qui pourraient être amplifiés par rapport à l’objet. Ainsi est née l’idée de Clic-Clac. Le son des objets des trousses seraient importants pour créer du lien entre les 2 personnages et établir un jeu sonore entre elles.
Lien vers CLIC-CLAC
Nous avions fait une séance d’analyse en début d’année sur le son et ses effets. L’extrait de Pas de printemps pour Marnie d’Hitchcock a été une source d’inspiration notamment dans la façon de traiter le silence, et le fait de ne dégager qu’un son en vedette ( ici les pas de la femme, et pour finir la chaussure à talon qui tombe, et vient perturber l’équilibre ).
L’objectif premier dans Clic-clac était de faire émerger une relation entre les deux personnages à partir d’un jeu de rythme de stylos et de capuchons. Au final, cela a été un peu difficile. On a tout d’abord essayé de l’écrire, et Natacha montrait même des petites pancartes aux comédiennes afin qu’elles se répondent des sons, mais on y perdait en naturel…Alors, on a préféré faire dérouler un plan-séquence avec légers mouvements de caméra de l’une à l’autre en laissant place à davantage d’improvisation. La caméra « jouait » ainsi à passer de Lucie à Zoé pour créer finalement un lien entre ces deux élèves exclues, et qui s’ennuient en classe. Nous avons tourné un samedi matin jusque vers 14h30…
Pour Concerto ( titre trouvé par Capucine), les idées étaient multiples au départ entre Maud, Claire, Paul, Malo, Jasmine, Gabriel, et Capucine. Plus difficile de se mettre d’accord sur une idée arrêtée pour tous! Ainsi, nous savions que ce serait plusieurs personnages exclus d’un cours. L’idée de base était qu’un élève soit déjà dans la salle à l’arrivée des autres, et qu’il soit bien concentré. Il fallait que cette concentration soit troublée par des élèves » perturbateurs » qui pourraient imiter les adultes et jouer à inverser les rôles.
Possibilité de voir Concerto dans les florilèges en page d’accueil.
Cependant, nous ne voulions pas du tout tomber dans le cliché d’un personnage exclu, rejeté. Pourtant, pendant le tournage, il a été difficile de rester sur notre idée de base, où l’élève sérieux finirait par se laisser entrainer par les autres dans un jeu d’imitation des professeurs. La « sauce » ne prenait pas au tournage. C’était trop « cliché », ou le trait était trop forcé et les personnages ne nous ressemblaient pas. Par contre, nous avions une idée arrêtée sur le fait que nous voulions tourner dans une salle de SVT, car les chaises tournantes grincent, et on voulait que les personnages s’amusent avec cet élément dans leur espace contraint. Finalement, nous avions deux idées: le jeu des chaises et le jeu d’inversion des rôles. C’était un peu dur à exploiter dans le temps qu’on avait de tournage le mercredi après-midi. Pour finir, pendant le tournage, nous n’en pouvions plus du son émis par ces chaises. Cela nous a donc amené à revoir le scénario de base. Nous nous sommes vite rendus compte qu’en dehors des chaises, le climat de cette salle était très serein avec le bruit en arrière fond de l’aquarium et de l’eau qui coule en permanence. Ainsi, on s’est vite dit qu’il faudrait peut-être exploiter le contraste entre le bruit horrible de ces chaises et le son serein des poissons. L’élève sérieux pourrait ainsi craquer à force d’entendre ce bruit ( le spectateur aussi d’ailleurs). Le son pourrait devenir tellement entêtant qu’il donnerait le tournis au spectateur jusqu’à la chute de la chaise qui viendrait interrompre ce jeu entrepris par les deux autres élèves. Au final, comme nous avons changé d’idée en cours de route, on s’est dit que ce qu’on avait réalisé pourrait être davantage exploité pour l’exercice 3 et la perte de repères par le jeu…Si on avait eu le temps de re-exploiter l’idée, on aurait sûrement centré davantage notre travail sur la montée en pression du garçon (et du spectateur !) jusqu’au « craquage » final qui serait à retravailler lui aussi. Ce fut cependant une expérience riche d’enseignements! Il est à noter que nous avions vu la semaine d’avant un extrait des 400 coups de Truffaut, ce qui nous a donné envie de faire tourner ces chaises jusqu’au vertige…comme l’enfant dans le tambour. Cet extrait nous « bluffé ». le réalisateur a réussi à nous déranger et à nous mettre presque dans la même situation que le personnage dans ce manège. On avait tous le « tournis » après !