Il nous fallait filmer un lieu qui compte pour nous.
Pour cet exercice, chacun a fait l’exercice seul ou en binôme en dehors du cadre de l’atelier.
Nous avons ensuite visionné tous ensemble les exercices rapportés par chacun, et filmés depuis nos téléphones, ou nos appareils photos.
Ainsi, nous nous sommes beaucoup questionnés, pour chaque exercice visionné, sur comment rendre compte de la sensation que procure ce lieu.
Beaucoup d’entre nous ont choisi des parcs, des jardins, des arbres, évoquant notre enfance, mais aussi des trajets, des chemins souvent empruntés.
Toscan a tenté l’expérience d’un lac en montagne dont il voulait rendre la sensation en images, mais aussi grâce au son de l’eau.
Nous avons ainsi compris que le lieu n’était pas entendu ici comme un simple « espace », ou « décor », mais comme un espace sensible pour celui qui le filme et pour celui qui le regarde.
« Si c’était à refaire, je changerai l’ordre des plans, et peut-être aussi quelques plans, car parfois, on filme juste quelque chose parce que c’est joli, mais finalement, ça ne va pas avec les autres plans » Claire
« La consigne était de montrer notre attachement à un lieu. Quand on l’a filmé, on a voulu faire ressentir la joie de monter à un arbre lorsqu’on était enfant, et de montrer comment on se l’approprie » Elise.
« La restitution collective nous remis dans la consigne. Je retiens qu’il ne faut pas vouloir montrer trop de choses, et qu’il faut faire attention aux liaisons entre les plans ». Elise
« Ne pas prendre des plans juste parce qu’ils sont beaux, mais parce qu’ils ont une utilité à l’histoire ». Mélina.
Il fallait « dévoiler le lieu, transformer l’endroit en lieu. J’ai voulu montrer le lieu petit à petit, avec plusieurs points de vue pour attiser la curiosité du spectateur » Toscan.
Nous nous sommes aussi vite aperçus que nous avions tendance à réaliser des plans très rapides et à les multiplier plutôt que de laisser filer un plan et voir ce qui pouvait surgir.
« Il fallait montrer un lieu qui nous parlait, et le montrer en quelques plans. On voulait montrer le terrain de jeu d’un enfant » Marie
« J’ai choisi de filmer une animalerie, car pour moi, c’est une prison pour animaux. Lorsque je l’ai filmé, j’ai voulu faire passer le sentiment de haine et de désespoir qui me prend lorsque je rentre dans ce lieu ». Ulysse. « Si je devais filmer à nouveau, je choisirai des plans qui traduisent mieux ma colère ».
Oser filmer son espace intime.