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A la maison de quartier Gabriel Péri

Le tournage sur la digue de l’Isère.

Dans le hall d’entrée de l’école.

Mia et Younès arrivent au lieu surprise choisi par Mia. C’est la piste de BMX où elle a l’habitude de retrouver ses amis. Elle présente Younès et elle lui propose de rejoindre le groupe sur la piste. Younès refuse, il a trop peur.

Il décide de laisser son vélo et il va s’asseoir sur la bute. Nous nous sommes inspirés du film Paranoid Park pour cette scène.

Sur la bute, Younès réfléchi. Il entend deux voix intérieures : l’une lui conseille de ne pas y aller car c’est trop risqué, l’autre au contraire le pousse à essayer. Pour cette scène nous avons utilisé comme dans les exercices la voix off.

Finalement, c’est la voix qui lui demande de prendre son vélo et d’aller sur la piste qui l’emporte.

Younès a réussi à surmonter sa peur et ses craintes. Il fête cette victoire en montant rejoindre Mia à l’araignée.

Nous avons eu l’idée de marquer de différentes façons les contrastes entre les deux caractères des personnages. L’un est réservé et timide. L’autre au contraire est téméraire et exubérant. Un casting où chaque candidat devait jouer pendant soixante seconde une situation de gène et de malaise nous a permis de donner le premier des rôles à Younès. Il est physiquement de taille moyenne avec les cheveux bruns  et les yeux noirs. Pour le second rôle, nous avons choisi Mia qui est de grande taille, blonde avec des yeux clairs.

Nous avons imaginé comment marquer encore la différence par une séparation entre les personnages dans les différents lieux repérés. En classe, nous avons utilisé l’espacement entre les bureaux où passe le professeur. Dans le couloir, nous avons placé Mia et Younès loin l’un de l’autre dans le rang.

Nous avions imaginé une scène au garage à vélos qui n’a finalement pas été retenue au montage final à cause de la longueur du film. Nous nous sommes inspirés de la scène de la piscine du film Raging Bull où un jeune boxeur pauvre tente d’approcher une jeune fille dans un club nautique pour personnes favorisées.

Dès le début de la scène, les enfants pauvres du quartier sont tenus à l’écart derrière des grillages sur les terrasses. Jake lui aussi se trouve de l’autre coté du grillage.

Il essaye de rentrer en contact avec la jeune fille. Lui est en bas sur le trottoir et elle en hauteur sur les dalles de la plage de la piscine. La grille marque la différence de classe sociale entre eux. Jake doit la franchir pour pouvoir rencontrer cette fille qui lui est normalement interdite. Le premier contact se fait par le rapprochement des mains.

Nous avons mis en scène cette idée de premier rapprochement entre Younès et Mia dans le garage à vélos. Nous avons choisi de placer Mia à l’intérieur et nous avons filmé depuis l’autre côté de la grille pour signifier la différence de maîtrise du vélo entre les deux. C’est l’enjeu, une sorte de frontière que Mia veut faire franchir à son ami en voulant réussir à le convaincre de venir avec elle à une balade en vélo.

Nous avons ensuite filmé Younès dans le labyrinthe des allées de la maison de quartier pour montrer qu’il gamberge et qu’il n’est pas certain de vouloir aller à la sortie surprise proposée par Mia. C’est comme si il était prisonnier de ses craintes et de ses peurs. Mia en ouvrant la grille lui donne une chance de pouvoir s’en libérer ensuite.

Sur la digue de l’Isère, Younès toujours craintif et prudent reste sur la piste goudronnée alors que Mia intrépide comme à son habitude descend sur le chemin étroit et dangereux de la berge. Younès ne parvient toujours pas à se libérer et à se lâcher, ses craintes sont plus fortes que ses envies. C’est ce qui nous a donné l’idée du titre Et Si … Nous avions aussi pensé à En avant ! ou Pourquoi pas ?

Au pont sur l’Isère, malgré l’instance de Mia, Younès n’arrive toujours pas à se séparer de sa retenue. Il n’ose pas prendre comme Mia la voie pour piétons et il reste sagement sur la piste cyclable.

Dès le début, nous avons cherché à raconter notre histoire dans des lieux familiers pour tous les élèves : la classe, le hall de l’école, la maison de quartier, la digue de l’Isère et la piste de BMX du parc de l’Ile d’Amour.

Dès lors, nous avons imaginé et construit pas à pas notre scénario à partir de la situation que beaucoup avaient vécue : un élève sensible et réservé se sent mal à l’aise en classe à l’évocation des sépultures du musée archéologique pendant un travail de rédaction d’un compte-rendu de visite.

Une camarade s’en aperçoit. Touchée par cette situation, elle décide de l’aider. Après la classe, elle lui propose une invitation-surprise dans un lieu qu’elle connait bien et qu’elle apprécie.

A l’automne, nous avons assisté à la projection de Moonfleet. La séquence de la crypte a donné à notre professeur l’idée d’aller pour les exercices visiter celle du musée archéologique de Grenoble-St Laurent.

Pendant cette visite certains élèves ont été perturbés par l’évocation de la mort et la vue des sépultures. La plupart n’a pas souhaité retourner dans ce lieu pour filmer les exercices. Plusieurs propositions ont été avancées en rapport direct avec le vécu de chacun. Apolline et Léa ont apporté des photos de la piste de BMX du parc de l’Ile d’Amour qu’elles fréquentent régulièrement comme beaucoup d’autres élèves de la classe. Ce lieu est proche de notre école.

C’était super le projet cinéma. J’ai adoré !
On a commencé à inventer l’histoire. Au début, on a pensé à des enfants qui s’échappaient pendant une sortie à la piscine. Il y avait un labyrinthe, avec un prisonnier. Un enfant voulait y aller avec ses amis. Mais on a changé l’histoire, on a réécrit.
On a choisi les rôles : image, son, acteurs…
On a fait des tests pour les acteurs.
On est partis à la Petite Ceinture, et on a commencé à filmer. J’étais acteur, c’était bien. On a fait plusieurs prises. L’après-midi, il faisait très chaud, j’avais une grosse veste et j’avais très chaud mais je ne pouvais pas l’enlever, sinon on ne me reconnaîtrait pas.
Après, on est rentrés à l’école.
Ange, CP

J’ai bien aimé le cinéma.
Mon moment merveilleux, c’était quand les accessoiristes avaient proposé de mettre la coupe du cross dans la cabane (mais après on l’a oubliée !).
J’ai bien aimé aussi quand on a mis la lettre avec la photo dans l’enveloppe que Nina a fabriquée.
Le tournage, c’était très difficile. On devait monter tout le matériel, aller à la Petite Ceinture, faire le tournage…
Cassandra, CP

Moi, j’aime bien quand on est accessoiriste.
Dans le film, le plan où Aris montre la cabane à ses copains est mon plan préféré.
Sur la Petite Ceinture, j’aimais bien quand on dessinait sur les cailloux. Nina et moi, on a fait des piles de cailloux dessinés. Avec Emilien, on a même colorié les rails avec des craies, et tous les autres CP aussi.
C’était amusant parce qu’on s’amusait partout, on marchait sur les poutres.
Dans le film, ce que j’aime, c’est quand Alexandre dit « Rends-le moi ! ».
Léna, CP

J’ai aimé faire le clap et tenir la perche.
Mais le soleil faisait mal à la tête, et puis c’était long, parce qu’on faisait plusieurs prises du même plan.
Je n’ai pas compris, quand Aya trouve le ballon, pourquoi elle parle bizarrement ?
Milo, CP

Mon rôle c’était d’être policier (régie), pour que les gens ne viennent pas quand la caméra filme. Il y a même une personne, quand elle m’a vu, qui est partie directement de l’autre côté (sans que je lui parle).
Dans le film, j’aime quand Aya marche sur les rails et qu’elle dit « Laissez passer l’avion ! ». je n’aime pas quand ils marchent sur les rails, c’est trop lent.
Brad, CP

L’histoire :
Au début il y a la maîtresse qui fait l’appel. Il manque Julien depuis plusieurs jours. Aris écrit un message sur une feuille et il la fait passer dans la classe. Il y a un rendez-vous… Il y a la sonnerie, c’est la fin de l’école, et Aris rejoint ses amis. Ils se mettent en route, en se demandant où est Julien et pourquoi il a disparu. Et ils racontent leurs cabanes….
Emilien, CP

J’ai bien aimé quand j’étais acteur. J’aime bien faire des rôles.
Je trouvais la cabane jolie.
Alexandre, CP

C’était mon premier film, le plus incroyable du monde !
J’ai aimé mon rôle : accessoiriste, parce que c’était bien de donner des idées. J’ai aimé décorer les cailloux de la Petite Ceinture. On a aussi fabriqué des messages et j’ai fait une enveloppe.
Nina, CP

Nous sommes partis sur la Petite Ceinture pour filmer notre troisième film.
J’étais dans l’équipe image.
C’était bien parce qu’on a filmé et joué. Il faisait un petit peu chaud, mais c’était bien quand même. On a pique-niqué là-bas, on a filmé et on a recommencé plusieurs fois, parce qu’il y avait des bruits, des regards caméra, etc…
Nous avons filmé deux jours. Le deuxième jour, il y avait une nouvelle personne avec Jihane. Avant le pique-nique, on a vu un lézard.
Céline, CM2

Nous avons fait le dernier film, de dix minutes. Nous l’avons fait sur la ligne de la Petite Ceinture.
Moi, j’étais la scripte, celle qui écrit et note les différentes prises des plans du film.
Sur la ligne de la Petite Ceinture il faisait chaud. Et de temps en temps, il fallait attendre que le soleil soit là, ou pas là, parce qu’il y avait des ombres.J’ai bien aimé le tournage car c’était amusant, et parce que les plans étaient bien, ils me donnaient envie.
Dans notre film, il n’y a pas beaucoup d’action.
A l’école, jeudi, avec Jihane, nous avons regardé le premier montage qu’elle avait fait. On a réfléchi pour changer des choses qui ne marchaient pas bien.
Rania

Le jeudi 3 mai et le vendredi 4 mai, nous avons tourné le film « Moi, j’ai une cabane », sur la Petite Ceinture.
J’étais réalisateur avec Raphaël. Raphaël était plus au découpage des plans et au cadrage, et moi plus à la direction d’acteurs. J’ai bien aimé le tournage. Le seul inconvénient, c’était le soleil.
J’ai trouvé que la classe était attentive, j’ai trouvé qu’on tournait les séquences en peu de prises.
Et je trouve que ce qu’on a imaginé comme histoire, c’est très bien.
Paul, CM2

Avec Paul, on devait dire à tout le monde ce qu’il devait faire. Je m’occupais de la caméra et Paul des acteurs.
Mon moment préféré, c’était quand on faisait le plan avec le ballon et l’effet qui n’a pas marché (nous avons dû couper au montage).
Raphaël, CM2

Moi, dans le film, j’étais un acteur et mon personnage s’appelait Aris.
Il y avait aussi Ibrahim, qui s’appelait Julien dans le film, Aya qui s’appelait Lila, Alexandre : Alex, Ange : Clovis, et Seynabou : Seynabou. Il y avait aussi Amine, mais il n’était pas là le deuxième jour, donc on a imaginé qu’il s’était perdu…
Le meilleur moment pour moi, était quand j’étais devant le transformateur, car il faisait chaud, et moi j’étais à l’ombre pendant qu’on tournait. Mais en fait j’ai tout aimé.
Aris, CM2

Nous avons tourné le film en deux jours, sur la Petite Ceinture, une ancienne voie de chemin de fer. Nous, l’équipe son (Tiguidanké, Milo et moi), on a dû comprendre comment brancher les câbles. J’ai tenu la perche et le casque.
Le matin, parfois, il fallait attendre le soleil, parce qu’on ne voyait pas très bien.
Myriam, CM2

Extraits de notre album-photo du tournage (merci à Armelle et Arnaud !) :

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Durante el último tiempo editamos cada mañana y tarde en la escuela, todos juntos en el aula durante una semana. Grabamos mucho por el placer de filmar y para tener posibilidades de elegir… pero se complicaba porque teníamos mucho material que descartar, incluso planos que nos gustaban mucho. Uno de los últimos días, montando los planos grabados en la 5a jornada comprendimos que la escena más importante no estaba del todo lograda, estaba bien pero queríamos estar del todo conforme… Era una escena muy importante por lo que inmediatamente se decidió volver a grabarla esa misma tarde.

Au cours du dernier period de travail, nous avons fait le montage du film-essai tous les matins et après-midi à l’école, tous ensemble dans le salon pendant une semaine. Nous avons beaucoup filmé pour le plaisir du tourner et pour avoir des possibilités de choix au moment du montage… mais c’était compliqué car nous avions beaucoup de matériel à écarter, même beaucoup de plans que nous aimions beaucoup. Un des derniers jours, dans le montage des plans filmés dans 5ème jour, nous avons compris que la scène la plus importante n’était pas complètement réussie … même que c’était bien, nous voulions être complètement satisfaits … C’était une scène très importante donc on a immédiatement décidé de revenir à filmer cet après-midi même.

During the last time we ‘cut’ every morning and afternoon at school, all together in the classroom for a week. We filmed a lot for the pleasure of filming and to have possibilities to choose… but it was complicated because we had a lot of material to discard, even shots that we liked a lot. One of the last days, ‘cutting’ the plans recorded in the 5th day we understood that the most important scene was not completely achieved, it was fine, but we wanted to be completely satisfied… It was a very important scene so it was immediately decided to return to record it that afternoon.