« TOMBOY » un film de Céline Sciamma

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Ce film raconte  l’histoire de Laure, qui est  un vrai garçon manqué. Le jour où elle aménage dans un nouvel appartement avec sa sœur et ses parents, elle rencontre une fille de son âge, Lisa qui la prend pour un garçon. Laure déclare alors s’appeler Mickaël et se fait passer pour un garçon aux yeux de toute sa nouvelle bande de copains et copines.

Comme en classe, nous avons commencé à parler de la notion d’intervalle au cinéma, nous avons été très attentifs au travail de Céline Sciamma sur cette question en visionnant à nouveau des extraits de ce film que nous étions allés voir au cinéma.

Nous avons trouvé qu’il y avait plusieurs types d’intervalles dans le film :

Tout d’abord, il y a l’intervalle invisible entre les deux côtés de sa personnalité : fille et garçon, masculin et féminin.

 

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L’intervalle entre les différents endroits du film est lui aussi invisible : Céline Sciamma ne filme jamais Laure en train de passer d’un endroit à un autre, on n’a aucune idée de la distance qui sépare son appartement et la forêt ou le terrain de foot. Comme à l’intérieur de l’appartement, elle est une fille et à l’extérieur, elle est un garçon, les franchissements de cet intervalle restent mystérieux.

L’intervalle entre la caméra et ses personnages est, lui, très concret : la réalisatrice a voulu le réduire au maximum pour que nous nous sentions plus proches d’eux. Pendant tout le film, on se demande comment Laure  va pouvoir garder son secret et, malgré tous ses efforts, on sent bien que la « vérité » finira bien par éclater. Pourtant, on se sent tout le temps « de son côté ». C’est grâce aux choix de mise en scène de la réalisatrice : elle filme Laure toujours en plans serrés, et à sa hauteur, comme si nous étions « à son côté ». A un seul moment du film, Céline Sciamma décide d’augmenter l’intervalle entre Laure et la caméra : c’est quand le personnage est seul, perdu dans la forêt après la révélation de son secret.

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L’intervalle entre les personnages est lui aussi très important : la réalisatrice nous les montre toujours très près les uns des autres. Elle invente même des petites astuces pour nous montrer Laure et ses parents en plans serrés : pour qu’ils aient le visage à la même hauteur, elle filme Laure sur le lit de sa maman, ou sur les genoux de son père dans la voiture, ou encore fait s’assoir son père au pied du canapé. Ainsi, elle arrive à réduire au maximum l’intervalle entre eux.

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Même quand les personnages ont du mal à être ensemble, elle les montre très près les uns des autres. Mais dans cet intervalle, toujours très réduit entre les deux, elle place quelque chose qui fait qu’on comprend que c’est difficile pour eux d’être ensemble : un mur, une différence de couleur de fond, un arbre, un coin de porte…

L’intervalle entre Laure et le monde est souvent utilisé pour nous montrer qu’elle ne sait pas trop où elle en est : elle est très souvent filmée en gros plan et, autour d’elle, c’est flou.  Céline Sciamma utilise cet intervalle pour nous faire ressentir que son personnage est piégé et Laure nous est montrée comme étant prisonnière de son secret, coincée entre deux portes,  dans un couloir, derrière une fenêtre ou des barreaux et souvent comme coincée entre les bords de l’écran.

Et il y a, bien sûr, l’intervalle entre Laure et Lisa qui se réduit progressivement dans la première partie du film jusqu’à la scène du baiser, puis augmente après la révélation et se réduit à nouveau à la fin du film…

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