Archives de l’auteur : Collège Stendhal

Inspiration pour notre film-essai

Dans la séquence 1 ( l’impossible rencontre),  l’objectif était de poser le contexte entre deux collégiens que tout oppose, mais qui pourraient devenir amis. L’important était de les montrer dans leur environnement quotidien, mais de montrer dès le départ que leur rencontre n’est pas évidente.

plan ensemble

Dès le plan depuis la roue de vélo, on voulait montrer qu’il y avait une entrave entre eux, une séparation. Ils allaient être les sujets principaux, mais en même temps ce serait difficile de les avoir ensemble dans un même plan ( soit séparés par l’arbre, soit rencontre repoussée, éloignée depuis le point de vue de la roue de vélo).

Capture 2 Capture 4

Dans un extrait de Tetro, vu en classe, les deux frères n’arrivent pas à se rencontrer et le réalisateur prend soin de ne pas les disposer dans le même plan dès le début. Il y a toujours quelque chose qui fait obstacle ( un élément du décor, un cadrage particulier).

Dans Duel, nous avions été intrigués par ce plan qui nous empêchait d’appréhender le personnage qui était comme pris au piège. A travers la roue de vélo, les 2 personnages sont destinés à se rencontrer. Nous, spectateurs, on le sait, on a un temps d’avance…

Duel 14 Tetro 8

Ensuite, il s’agissait de suivre Emma de dos au plus près, puisqu’elle devient le personnage principal. Elle défait ses cheveux à l’entrée du collège, au moment où elle se donne une personnalité de façade, qui n’est pas celle qu’elle a montré juste avant l’entrée dans le collège. La suivre permettait de montrer sa popularité dans le collège, en croisant tous ses copains. On voulait une caméra très mobile et vivante. C’était difficile d’avoir ce rendu, sans trop donner le tournis au spectateur. En même temps, on est ainsi plongé dans le brouhaha de leur conversation. On sent alors que venir à l’école est secondaire; ce qui compte, c’est retrouver ses copains. Elle est cependant attirée par un garçon contraire à son groupe qu’elle ne se donne pas le droit de regarder. Ici, nous voulions jouer sur la distance émotionnelle et la distance réelle. Ainsi, au moment où Emma croise le regard de Yohann qui passe, on voulait baisser un peu le son des paroles de son groupe, et les rendre proches l’un de l’autre.

Capture 12 Capture 11 Capture 10

Avant le travail de storyboard, en petit groupe, nous avons revu une scène de Blancanieves, que nous étions allés voir au cinéma ( le moment où le père retrouve sa fille, un moment très fort en émotion, où la distance réelle s’efface un moment pour l’émotion, puis le réalisateur revient à la distance réelle).

vlcsnap-2015-06-22-15h01m51s9 vlcsnap-2015-06-22-15h02m57s213

vlcsnap-2015-06-22-15h03m07s80 vlcsnap-2015-06-22-15h03m36s95

Il fallait finir sur une nouvelle séparation entre les deux personnages. C’est le plan des escaliers, où on voulait montrer qu’ils ne prenaient pas le même chemin pour aller en cours en fonction du groupe auquel ils appartenaient. L’influence du groupe est plus forte que les sentiments naissants.

Capture 8 Capture 9

Dans la séquence 2 ( le dilemme d’Emma), il fallait se concentrer sur elle pour mieux la cerner. Elle revoit son bulletin avec la conseillère d’orientation qui la met face à son échec scolaire. Nous voulions montrer que ce moment est violent pour elle qui claque la porte. Dans la cour, nous voulions créer comme un élastique entre elle et son groupe. Elle sort dans la cour bien décidée à mettre de la distance avec son groupe, mais n’y arrive pas. La courte et longue focale ( ce que nous avions appris lors des exercices) nous permettaient de faire la mise au point sur Emma en avant-plan, lorsqu’elle avance vers la caméra et de garder le groupe flou en arrière plan pour montrer qu’elle veut mettre de la distance, de l’intervalle; Puis, nous avons eu du mal avec la caméra et la lumière pour ensuite créer le « net » sur le groupe en arrière-plan au moment où Emma décide de finalement les rejoindre.

Capture 13 Capture 14

Dans la séquence 3 ( la naissance d’une rencontre), nous voulions revenir sur Yohann et ses amis, et montrer une scène d’envie alors qu’Emma observe Yohann en train de travailler et d’être félicité pour son travail. A ce moment-là, le film prend une dimension plus sentimentale . Là encore, nous avons voulu jouer avec la distance émotionnelle entre Yohann et Emma et le retour à la distance réelle quand Yohann la voit s’éloigner avec ses amis. Cela peut faire penser au dernier plan de la séquence visionnée d’ Au travers des Oliviers, où on découvre la distance réelle qu’il y a entre lui et la femme aimée.

Capture 15 Capture 16

Capture 17 Au travers des oliviers

Dans la séquence 4 , il fallait aboutir à un éloignement définitif d’Emma par rapport à son groupe. Nous voulions finir dans le plan final par un inversement du plan dans la cour de la séquence 2. Yohann en arrière-plan est flou en longue focale, et il devient net quand il se rapproche d’Emma. Cette fois, ce n’est plus Emma qui décide de l’éloignement, mais Yohann qui prend les devants. La rencontre impossible peut enfin se faire au delà du regard des autres.

Capture 18 Capture 19

 

 

Capture 21 Capture 22Dans les deux cas, Yohann devient une rencontre enfin possible pour Emma.

Catégorie : ...En cours... | Laisser un commentaire

Préparation film-essai

Retour sur la préparation de notre film-essai.

Synopsis de Dilemme:

Une élève, ne travaillant pas durant sa 3ème, apprend que ce n’est pas possible d’aller en seconde générale. C’est une nouvelle qu’elle refuse d’admettre. Elle préfère dire qu’elle se fiche de sa scolarité devant ses amis. Mais peu à peu, elle comprend qu’elle se laisse trop influencer par ce groupe d’amis qui la maintient dans cette situation d’échec.  Elle va être cependant  attirée par un élève, très éloigné de ses fréquentations habituelles, et va se laisser surprendre par ses propres réactions.

L’idée de base:

Cette idée de base est venue du fait que certains élèves de 3èmes stressent beaucoup sur l’orientation en fin de collège. C’est une préoccupation importante cette année là pour nous.

En ce qui concerne le sujet de l’Intervalle, il y a toujours un écart entre la façon de se comporter au collège en individuel ou en collectif. Nous sommes partis du constat que certains élèves, en collectif, disent qu’ils se fichent des cours, de leur réussite, mais en discussion plus intime, ils peuvent aussi dire le contraire. Souvent, au collège, on se forge une « façade » face aux autres, et on crée de « l’intervalle » pour se protéger, on joue un rôle. Ainsi, la personnalité affichée change en fonction de la distance mise par rapport au groupe. Ce n’est pas le cas pour tout le monde, mais pour certains, cette attitude très différente d’un groupe à l’autre, ou d’une personne à l’autre est marquée.

A partir de l’idée de base, nous avons divisé le travail en 4 séquences.

Séquence 1 : Devant le collège et dans la cour.

Ecriture synopsis et réalisation: Raphaël, Eloi, Mathilde.

Equipe tournage: Caméra: Raphaël, Eloi, Mathilde. Son: Eloi, Claire.

F, qui n’aime pas vraiment l’école, arrive en vélo au collège en même temps que G, un camarade de sa classe, plutôt bon élève. Ils vont poser leurs vélos l’un à côté de l’autre et les attacher. Pendant ce geste, G engage la conversation en demandant à F si elle a révisé le contrôle d’histoire-géo qu’ils ont aujourd’hui. F répond que non, car elle avoue n’avoir rien compris, donc avoir vite laissé tomber. Les 2 élèves vont ensuite pénétrer dans le collège. G va rejoindre son groupe d’amis, tandis que F poursuit son chemin et traverse la cour en disant bonjour à plein de monde. F est plutôt populaire. F va rejoindre au fond de la cour un groupe d’amis. La conversation s’engage sur le contrôle d’aujourd’hui. Les élèves sont saoulés d’avoir ce contrôle, et F est bien d’accord avec eux : «  ça la saoule grave, mais de toute façon, elle s’en fout, c’est trop nul et pas intéressant ».G passe avec son groupe devant le groupe de F et sourit à F. F répond par un sourire gêné.La sonnerie retentit. Ils partent en classe et montent les escaliers du bloc scientifique.

plan au sol séquence 1 et repérages

Plan au sol séq 1 plan 1 et photo de repérage avant tournage

Plan au sol séq 1 plan 1 et photo de repérage avant tournage

Séquence 1

petit storyboard pour séquence 1 avant plans au sol

séquence 1 bis

Séquence 2 : dans le bureau de la Conseillère d’orientation/ Dans le couloir/ puis dans la cour.

Ecriture synopsis et réalisation: Arthur et Lounès.

Equipe tournage: Caméra: Arthur. Son: Théo et Lucas.

Séquence 2

Plan au sol séquence 3 et photo repérage

F est assise face à la Conseillère d’orientation et son PP, qui  examinent son bulletin avec elle. F prend conscience que son bulletin est très mauvais et que le conseil de classe s’est prononcé négativement pour  la seconde générale. F est énervée. Elle exprime une colère rentrée, et est dégoutée d’apprendre  qu’il faut qu’elle choisisse une voie pro. Elle ne sait pas encore quel domaine lui plaît. Elle dit ne pas vouloir décider tout de suite et surtout ne veut pas redoubler. Elle quitte le bureau en claquant la porte.F poursuit son chemin dans le couloir, et claque une nouvelle fois une porte battante au bout du couloir avant de disparaître. Nous retrouvons F qui ressort dans la cour par la petite porte en bois. Son groupe d’amis est installé sur un banc à côté de la porte en bois. La caméra est loin. On voit F sortir, mais elle ne les calcule pas. Elle part en direction de la cantine, alors qu’on voit son groupe d’amis en arrière-plan qui la regarde partir. Elle s’arrête au moment où une de ses copines du groupe l’interpelle, et lui demande pourquoi elle ne s’arrête pas et semble énervée. Elle fait demi-tour et revient vers le groupe. Possible discussion dans le groupe, où F dit qu’elle vient de voir la conseillère d’orientation, mais que de toute façon elle s’en fout, qu’on la saoule avec son orientation.

Séquence 3 : dans le CDI et la cour. Séquence d’envie.

Ecriture synopsis et réalisation: Judith, Eleonore.

Equipe tournage: Caméra: Judith, Eleonore. Son: Emine .

G du début est avec des camarades au CDI dans le coin lecture BD. Ils sont en train de travailler sur un exposé. Ils sont encadrés par le professeur qui les félicite. Cette scène peut être vue par F qui observe par la baie vitrée depuis la cour et l’extérieur. F est dans ses pensées en regardant cette scène, quand tout à coup une copine ou un copain de son groupe l’interpelle pour lui demander à quoi elle rêve. « Tu veux aller au CDI, tu veux devenir intello ou quoi ? ».A ce moment, vision de G qui voit F s’éloigner avec son groupe.

Séquence 4 : dans un parc.

Ecriture synopsis et réalisation: Chloé, Elsa et Benjamin.

Equipe tournage: Caméra: Elsa, Chloé. Son: Thomas.

Séquence 4

plan au sol et photo repérage avant tournage séquence 4

 

Plan d’ensemble où on voit le groupe de F assis sur un banc. Sur un banc un peu plus loin, on voit G en train de lire tranquillement. F pénètre dans le champ, passe devant G, lui fait un petit salut, et rejoint son groupe sur le banc un peu plus loin.Le groupe de F discute sur le banc. Vision subjective de F qui regarde G en train de lire sur son banc, et qui n’écoute plus vraiment son groupe d’amis. Puis le groupe d’amis se met à parler de G en se moquant, en disant que G n’a vraiment rien d’autre à faire que d’être tout seul sur son banc. Plan de G depuis le groupe qui devra différer du plan subjectif d’avant depuis F.F se met en colère subitement. Elle ne voit pas pourquoi ils s’acharnent sur G qui ne leur a rien fait. Elle part sans vraiment s’expliquer, et s’éloigne du groupe. Les autres la regardent s’éloigner pendant un moment.G finit par surgir dans le cadre en courant derrière elle. En fond, on voit G et F qui discutent loin du groupe.

Nous avons regroupé tout ce travail dans un porte-vue qui nous a suivi durant tout le tournage, c’est à dire 2 lundis après-midis.

 

Catégorie : ...En cours... | Laisser un commentaire

Making off Dilemme

Catégorie : ...En cours... | Laisser un commentaire

Tournage exercice 3

Pas facile d’affronter le froid pour réaliser les plans de l’exercice 3, car nous avons préféré tourner en extérieur. Mais une première expérience des décisions prises en collectif , ce qui apprend à travailler à plusieurs, à s’écouter….

quelques photos de fin février

20150206_153419 20150206_153434 20150206_162332

 

Catégorie : 2.Tournage des exercices | Laisser un commentaire

La distance entre les personnages

La distance entre les personnages (rapprochement ou entrave).

Sur une séance, nous nous sommes interrogés sur les moyens de mettre de la distance entre les personnages.

Par exemple, les rencontres au cinéma ne sont pas toujours faciles, il peut y avoir des éléments qui viennent entraver et créer de l’intervalle entre les personnages.

Une scène déjà décortiquée en début d’année peut tout de suite nous revenir à l’esprit : la rencontre entre Madeleine et Scottie dans Vertigo. Une scène en  3 temps: la distance entre eux, puis ils sont très proches, mais jamais dans le même cadre, enfin la séparation finale où elle ressort du restaurant et s’éloigne à nouveau.

Vertigo 1Vertigo 2

Vertigo 3 Vertigo 4Grâce à un heureux hasard, nous avons été voir Duel de Steven Spielberg au cinéma .  Ce film travaille sans arrêt sur l’intervalle entre le personnage principal dans sa voiture, et l’autre personnage inquiétant dans le camion qui le menace tout au long de la fiction. Ainsi, le film ne fonctionne que sur le jeu de distance entre la voiture et le camion, et sur l’enjeu du rapprochement ou de l’éloignement.

En classe, nous sommes revenus sur l’extrait à la station d’essence. Dans cet extrait, l’automobiliste cherche à mettre un visage sur le chauffeur du camion qui joue avec ses nerfs, mais n’y arrive pas. Cela augmente d’autant plus la tension chez le spectateur.

Quelques remarques sur cet extrait :

1/ Un plan d’ensemble quand le camion arrive à la station ; La caméra recule en même temps que son arrivée, ce qui fait que le spectateur ne peut pas non plus apercevoir le visage du conducteur. Le spectateur est laissé à distance pour épuiser nos nerfs. Spielberg joue aussi avec la lumière des phares, car cette lumière vient s’imposer au premier plan au moment même où on pourrait avoir le plus de chances de mettre un visage sur la menace qui plane depuis le début du film.

duel 1 Duel 2

2/ Les autres plans intéressants pour notre sujet sont ceux durant lesquels on croit de nouveau apercevoir le conducteur à sa descente de camion à la station essence. Grâce à un travelling optique sur sa main, on se rapproche du personnage. Le plan est un raccord regard de l’automobiliste. L’automobiliste et le spectateur sont aussi impatients l’un que l’autre de connaître l’identité de cet homme.  Puis, vient de nouveau la frustration,  car le pompiste vient laver la vitre de la voiture, et donc empêcher la révélation de son visage. Notre champ de vision est masqué, brouillé. Le plan d’après, nous sommes contrariés, car le personnage anonyme est déjà sorti de son véhicule, on l’a loupé, au même titre que le personnage principal. Nous n’aurons droit qu’à un plan sur ses pieds. Il est lointain.

Duel 3 Duel 4 Duel 6 Duel 7 Duel 8 Duel 9 Duel 10

3/ Un plan au grand angle a retenu aussi notre attention. Il y a une grande profondeur de champ, et nous voyons les éléments du cadre de façon très nette  jusque loin en arrière plan. En effet, l’automobiliste téléphone. Nous pensons ainsi à une issue pour lui , car il est en contact avec un interlocuteur qui pourrait l’aider. Cependant, l’effet de cette profondeur de champ rend le personnage prisonnier de ce décor, avec le rappel du danger menaçant en arrière plan : le camion toujours présent qui attend que l’automobiliste redémarre pour le poursuivre à nouveau et le piéger.Par ailleurs, le hublot de la machine au premier plan rappelle l’écran du spectateur, qui voit tout et sent le piège se refermer sur le héros.

Duel 14 Duel 13 Duel 12 Duel 11

Nous avons visionné le début de Tetro. Le film débute avec la rencontre entre 2 frères qui ne se sont pas vus depuis longtemps. L’aîné vit dans un appartement avec sa compagne, et n’a pas franchement envie de revoir son petit frère dans un premier temps. Ici, nous avons remarqué que le plan au sol des personnages était extrêmement travaillé et que les éléments du décor mettaient de la distance entre les personnages. Les 2 frères ne sont jamais filmés dans le même plan, et quand ils le sont, ils sont séparés par la table, ou la chambre en arrière-plan qui vient s’imposer entre eux grâce à la profondeur de champ, ou encore un miroir qui vient s’immiscer entre eux.

Tetro 3 Tetro 2 Tetro 1 Tetro 4

Tetro 6

Tetro 8Si aucun élément de l’espace ne  les sépare, alors, ils sont à 3 dans le même cadre, mais jamais les 2.

Tetro 7

Cette séquence fut vraiment représentative de l’intervalle qui s’immisce entre les personnages, et la façon qu’a le réalisateur de jouer avec l’espace, avec le positionnement de ses acteurs, ou encore la profondeur de champ, pour nous les montrer distants ou proches.

Catégorie : Films vus | Laisser un commentaire

Exercice 2

Voici un petit montage de nos exercices  2:

Notre bilan :

Il a tout d’abord fallu se contenter d’une petite caméra numérique qu’on a posé la première fois sur une surface plane et stable, nous n’avions pas de pied. Notre seconde tentative fut avec du meilleur matériel (pied et caméra …), cependant, nous n’avions pas assez de luminosité. La netteté sur le personnage au téléobjectif était beaucoup  plus difficile.

Au grand angle, on a l’impression que le personnage se déplace sur une longue distance. Avec le téléobjectif, par contre, le personnage arrive vite à l’avant plan, comme  si la distance parcourue était très courte.

En téléobjectif, nous captons davantage l’expression des personnages avec notre caméra. On est centrés sur eux, et non plus sur ce qu’il y a autour.

La mise au point a été l’exercice le plus difficile ! Pour les premiers essais avec la petite caméra numérique, on a fait la mise au point automatique , car nous n’avions pas de pied….. Lors des 2èmes essais, nous étions mieux équipés avec pied, et bonne caméra, mais nous avions un 2ème problème : la luminosité. Nous tournions à partir de 16h en hiver, et les jours raccourcissent !

Quelques impressions des élèves suite au visionnage de leur travail et la séance d’analyse qui a suivi:

Arthur « Le téléobjectif laisse plus de place à l’émotion, alors qu’au grand angle, le personnage est davantage piégé dans un décor qui le dépasse comme dans Duel de Spielberg que l’on a vu au cinéma ».

Claire : « Il vaut mieux utiliser le téléobjectif pour deux personnages qui se parlent, ou pour utiliser le va et vient entre le flou et le net, que l’on veut créer sur l’un ou l’autre personnage ».

Yanis : « Au grand angle, je vois plus un plan où l’homme est perdu dans l’infini, ou bien pouvoir passer à l’action ».

Benjamin : « Au téléobjectif, il se passe moins de choses, moins d’action, on est plus près, y’a moins de mouvements de caméra, mais plus d’émotion, d’intime ».

Thomas : « Il faut bouger la bague sur l’objectif. Moins il y a de lumière, moins il y a de profondeur de champ, et donc moins il y a de netteté. ».

Catégorie : 2.Tournage des exercices | Laisser un commentaire

Exercice 1

Pour la mise en œuvre de l’exercice 1, il a tout d’abord fallu partir de dessins au tableau pour expliquer le dispositif demandé.

Voici les photos obtenues. Quelques clichés. Les élèves ont réalisé leur exercice seuls en essayant de respecter les consignes de départ.Thomas moyenne focale Thomas longue focale Thomas courte focale

On voit que Yanis est loin et net en courte focale ( grande profondeur de champ), alors que la distance  est diminuée en longue focale ( faible profondeur de champ) avec Yanis qui apparait flou et proche ( grace à la mise au point, je peux faire ensuite le point sur Yanis ou Thomas) en fonction du message qu’on veut faire passer.

Judith courte focaleInventif! mais Judith, en premier plan n’est pas toujours photographiée, à la même échelle de plan sur les 3 clichés ! Par contre, en grand angle, une belle exploitation de la profondeur de champ.

Judith longue focaleJudith moyenne focale

Ensuite, la semaine suivante, nous avons analysé les photographies qui étaient intégrées dans un montage du professeur pour nous faire comprendre la notion de profondeur de champ.

Flavia moyenne focale Flavia longue focale Flavia courte focale

La courte focale permet un décor bien visible, le personnage en arrière-plan n’occupe qu’une infime partie du cadre, perdu dans celui-ci On est plus de proche de la réalité. La distance réelle disparaît en longue focale  ! C’est magique.
La longue focale fait davantage disparaître la distance caméra/personnage. On donne au personnage une place plus grande, plus proche du spectateur. Il occupe aussi une part plus importante du cadre, ce qui laisse peu de place au reste du décor. :On est donc plus proche des émotions,et on choisit vraiment sur quoi le spectateur va porter son attention.

Catégorie : 2.Tournage des exercices | Laisser un commentaire

Comment traiter l’intervalle? Introduction

Nous avons traité de la question de l’intervalle selon  3 axes, 3 types d’intervalles qui peuvent susciter l’émotion au cinéma. Le sujet pouvait paraître un peu difficile au départ pour les élèves, assez abstrait, et il nous fallait vite le rendre concret.

I/ La distance entre la caméra et le ou les personnages.

Cet intervalle peut être travaillé grâce à l’exercice 1 qui nous était proposé par la Cinémathèque.

Nous avons donc réalisé l’exercice 1, puis fait une séance d’analyse  sur la profondeur de champ.

L’exercice 2 fut alors un moyen d’exploiter  à nouveau cette notion de distance caméra /personnage toujours en caméra fixe, mais avec un personnage animé. L’exercice fut difficile pour nous étant donné qu’à Grenoble fin novembre, début décembre, les journées étaient plus courtes, et notre atelier débute à 16h. Le temps de se mettre en place, nous n’avions pas toujours la luminosité suffisante à la maîtrise de la netteté et de la mise au point sur la caméra.

II/ La distance entre les personnages ( l’entrave).

Suite à une 2ème séance d’analyse de plusieurs extraits montrant l’entrave entre les personnages, nous avons pu élaborer un synopsis pour l’exercice 3, en imaginant que le personnage A devait rendre quelque chose à B, mais pouvait être entravé dans sa démarche pour le rejoindre ( la distance entre A et B devait varier). Comment rendre compte de cela par le placement des personnages au sol, et l’intervalle entre eux. Nous pensions alors que quand A rend l’objet à B, l’émotion peut d’autant plus exister.

III/ La distance entre les personnages effacée  grâce aux procédés cinématographiques :

Nous n’avons pas encore travaillé ce dernier point en analyse. L’idée sera de comprendre comment, grâce aux procédés propres au cinéma, la distance entre les personnages peut être effacée ( ellipse de temps, montage, le travail sur le son…).

Catégorie : 2.Tournage des exercices | Laisser un commentaire

La distance caméra:personnage: Analyse après exercice 1: la profondeur de champ

Séance d’analyse lors de la restitution de l’exercice 1 :

Le but était de partir des photos des élèves, et de les faire réfléchir à l’exercice qu’ils avaient réalisé sans pour autant encore connaître les termes techniques de courte, moyenne ou longue focale, ou encore de profondeur de champ.

Nous sommes partis de l’analyse des photos d’Anouk en premier plan et de Stella en arrière plan. Les élèves ont fait leurs remarques en terme de distance, voyant Stella de plus en plus loin sur une des deux photos, alors qu’en réalité, elle n’avait pas bougé de place. Nous avons ensuite remontré les photos en expliquant laquelle était en courte ou longue focale.
Nous avons ensuite observé les photos prises avec Flavia et Eleonore, sans pour autant dire si c’était en courte moyenne ou longue focale. Les élèves devaient y réfléchir, puis ils découvraient les bonnes réponses.

Un extrait d’une émission « les leçons de cinéma » a permis de faire comprendre ensuite aux élèves l’utilisation de différents objectifs et leurs fonctions. Nous en avons conclu que la longue focale apportait un champ réduit, alors que la courte focale accordait un champ plus vaste.

Nous avons ensuite revu une série de photos réalisées par les élèves avec pour sujet Betty et Lola.

Nous nous sommes ensuite interrogés non pas sur l’aspect technique, mais sur l’impression voulue en courte ou en longue focale. Pour cela, nous avons revu un extrait de l’émission « leçons de cinéma ». Nous avons appris que la longue focale pouvait servir à certains moments lorsqu’on ne veut pas dévoiler tout l’environnement, mais que la longue focale impose de devoir faire la netteté sur l’avant ou l’arrière-plan.
Avec les photos ayant pour sujet Mathilde et Claire, on a pu voir l’effet rendu par la longue focale. En courte focale, Claire est à l’arrière-plan. La scène paraît tout à fait normale. Cependant, on s’est aperçu qu’en longue focale, on perçoit Claire en arrière-plan comme un danger plus proche, une menace arrivant vers Mathilde.

L’exemple de Citizen Kane nous a montré que Welles utilisait la courte focale pour une grande profondeur de champ. Nous avons visionné la scène de Kane petit, qui est en arrière-plan et joue dans la neige, pendant que son sort se joue à l’écart à l’intérieur de la maison en avant plan avec sa mère. Malgré le fait qu’il soit en arrière-plan , il occupe tout l’espace grâce à la profondeur de champ. Il est le sujet principal. Dans cette séquence, nous avons remarqué qu’on revient en longue focale quand l’enfant est dans les bras de sa mère en champ réduit et a appris la nouvelle qu’il va partir et s’en séparer. On est tout à coup plus proche, d’ailleurs, on comprend seulement à ce moment-là dans ce plan intime,les motivations de la mère.

 

citizen-kanecitizen

citizen 2

Photogramme sur lequel on s’est aussi  appuyé : Shinning de Kubrick: plan en grand angle ( courte focale) lors duquel le personnage devient un tout petit point dans l’infini. Ce plan montre déjà le destin du personnage dans la suite du film qui sera pris au piège dans cet espace de grand hôtel isolé. Il est perdu dans le plan, comme il le sera dans ce coin de montagne isolé en proie à la folie du père.

shining
Exemple inverse dans Manhattan de Woody Allen. Il utilise la longue focale pour être au plus proche des personnages, et flouter la petite amie du personnage principal qui devient inintéressante au moment où lui-même rencontre la femme de sa vie. Cette jeune fille n’aura pas d’intérêt pour la suite de l’intrigue, ainsi elle n’a droit à aucune profondeur, et à un visage flou.

Autre exemple intéressant d’utilisation de la longue focale dans Le Lauréat de Mike Nichols. Benjamin est perdu. Amoureux d’une jeune fille, alors qu’il a eu une liaison avec sa mère très entreprenante. La mère menace de tout révéler à sa fille si il essaie de la revoir. Il décide pourtant de révéler la vérité à sa jeune fiancée. Dans la scène visionnée , la jeune fille va découvrir cette liaison avant même qu’il n’ait le temps de lui en parler avec l’apparition de la mère. La scène est intéressante car Nichols joue avec l’utilisation du téléobjectif afin de faire le flou et le net sur les personnages.Flou d’abord sur la mère, puis ensuite sur la fille qui est dans la confusion quand elle apprend la vérité, alors même que la mère réapparaît net. Lorsqu’elle se retourne vers Benjamin, Mike Nichols refait la netteté sur le visage de la jeune fille qui est confrontée à la réalité.La scène qui suit dans le couloir nous montre un bel exemple de passage rapide d’un gros plan en téléobjectif sur la mère avec un zoom arrière, à un premier plan avec Benjamin flou et un arrière plan net de la mère au fond de couloir qui n’a pas réussi à détruire le jeune couple.

Nous avons fait ensuite défiler les autres photos réalisées par les élèves, et c’était très clair à présent sur ce qu’était la profondeur de champ.
En conclusion, un extrait de Gravity a permis de voir une utilisation sublime de la courte focale et du grand angle pour rendre compte de l’infini de l’espace.Les élèves ont remarqué aussi qu’ Alfonso Cuaron garde la même focale, mais c’est en jouant avec la distance des objets par rapport à la caméra que le réalisateur obtient son effet.

 

Ainsi, les élèves ont très vite remarqué que quand les objets s’approchaient de la caméra, ils étaient comme menaçants, car un peu déformés en avant plan. ( même procédé que dans Citizen Kane). Rappel : Moment où Kane part du fond de la pièce et se rapproche de la caméra avec le même objectif. Il apparaît comme disproportionné lui aussi au premier plan, venant prendre toute la place, comme l’homme imposant de la scène….


BILAN :

La courte focale permet un décor bien visible, le personnage en arrière-plan n’occupe qu’une infime partie du cadre, perdu dans celui-ci On est plus de proche de la réalité.
La longue focale fait davantage disparaître la distance caméra/personnage. On donne au personnage une place plus grande, plus proche du spectateur. Il occupe aussi une part plus importante du cadre, ce qui laisse peu de place au reste du décor. :On est donc plus proche des émotions,et on choisit vraiment sur quoi le spectateur va porter son attention.

Catégorie : 2.Tournage des exercices | Laisser un commentaire

présentation de l’atelier cinéma du collège Stendhal

DSC_0074

Devant notre collège

Bienvenue sur la page de l’atelier Ciné Club du collège Stendhal à Grenoble.

Nous sommes 23 élèves de 3èmes volontaires pour participer à un atelier qui se déroule tous les jeudis de 16h à 17h/18h selon les séances. Nous sommes donc motivés par le cinéma ! Nous sommes encadrés par Madame Lasserre, professeur d’histoire géographie, et Michel Jullien, intervenant de la Maison de l’Image de Grenoble.

Grenoble est la capitale des Alpes françaises ! située dans la région Rhône-Alpes. En France, il y a 4 saisons : l’hiver, le printemps, l’été, et l’automne. En hiver, il y a de la neige, on peut faire du ski, de la luge…  En été, nous pouvons aller nous baigner dans les lacs aux alentours, faire du VTT, de l’accrobranche…Notre collège est en plein centre-ville de Grenoble. Nous sommes pourtant entourés  de montagnes. Nous avons souvent peu de temps de parcours de notre domicile jusqu’à l’école. Voici quelques photos de notre groupe assez soudé!

 

DSC_0070

L’atelier cinéma au complet dans la cour

Nous sommes heureux de participer à un projet, où des établissements du monde entier sont représentés.

Nous allons vous présenter les différentes activités que nous avons faites depuis le début de l’année. Nous avons tout d’abord travaillé lors de notre première séance en septembre  sur la différence  entre un plan  et une séquence, le plan étant une portion de film entre deux coupes de la caméra, et la séquence toute une partie de l’intrigue du film. Nous avons travaillé sur des extraits de Shrek 2 et de Moi Moche et Méchant pour le comprendre. Ainsi, nous avons repéré ensuite les raccords regards, objet, raccords mouvement…entre 2 plans, mais aussi les mouvements de caméra à l’intérieur d’un plan. Nous avons vu aussi tous les clins d’œil qu’un réalisateur pouvait faire à d’autres films ( on peut lire le film différemment selon les âges!).

Lors de notre 2ème séance, grâce au visionnage de la séquence d’ouverture de Rio Bravo nous avons travaillé sur les échelles de plan : le gros plan, plan américain, plan pied, plan poitrine et le plan taille ( les plus fréquents). Nous avons reconnu les techniques de montage apprises à la première séance.

Nous nous sommes ensuite intéressés aux différences de montages grâce à la séquence d’ouverture de No Man’s land, lors de notre 3ème séance pour différencier un montage lent et un montage rapide.

Nous avons ensuite analysé, avec tout ce qu’on avait déjà vu, la scène de rencontre entre Madeleine et Scottie dans Vertigo. Nous avons vu aussi d’autres extraits qui mettaient en scène l’arrivée de la star.

Une séance entière avant les vacances de Toussaint était consacrée au son. Nous avons pu faire la différence entre un « son in » ou  » off », et réfléchir à l’importance du son dans un film ( bruits, paroles, musiques…). Nous avions comme support La mort aux trousses, Vertigo, Indiana Jones 4, Rome ville ouverte ( pour nous faire comprendre le champ et hors champ dans la scène de torture à la fin), Pas de printemps pour Marnie ( scène où elle risque de faire tomber sa chaussure!), et surtout l’ouverture d’Il était une fois dans l’ouest.

Nous avons eu aussi la visite d’intervenants extérieurs: la visite d’une ancienne critique de cinéma qui nous a fait comprendre la différence entre un film qu’on aime et un bon film. Nous avons ensuite pu poser toutes les questions que nous voulions sur le monde du cinéma et ses métiers grâce à la visite de deux réalisateurs Mathias et Colas Rifkiss, venus présenter leur court métrage: Les Chiens verts.

DSC_0064

Dans la cour d’honneur ( notre collège date du 17ème siècle)

Au début, notre professeur Mme Lasserre, nous a informé que cette année, nous allions pour la première fois participer au programme « Le cinéma cent ans de jeunesse » dans le premier cercle.

Nous avons démarré le projet avec la Cinémathèque française sur « l’intervalle », les distances entre personnages, entre caméra et personnages…

Dans notre prochain article, le bilan de l’exercice 1 et ce qu’on a appris sur la profondeur de champ!! les courtes et longues focales….

 

 

Catégorie : 1.Présentation des ateliers | Laisser un commentaire