Robert Redford et Tom Cruise à la Cinémathèque

Soirée exceptionnelle à la Cinémathèque jeudi dernier, le 25 octobre. La Cinémathèque accueillait en effet Robert Redford et Tom Cruise, à l’occasion de l’avant-première parisienne de Lions for Lambs (Lions et Agneaux, sortie le 21 novembre prochain), le nouveau film réalisé par Robert Redford, dans lequel joue également Meryl Streep. Ce film fait débat aux Etats-Unis, parce qu’il traite de l’intervention militaire en Afghanistan. Tom Cruise interprète un sénateur républicain à la fois séduisant et inquiétant, juvénile et ambitieux, mélange de candeur et de cynisme, confronté à une journaliste de télévision (Meryl Streep) hostile à l’intervention militaire en Irak. Redford joue dans son propre film le rôle d’un professeur humaniste qui tente de convaincre un élève quelque peu dilettante de poursuivre ses études universitaires.

Cette soirée était à l’initiative de la Cinémathèque française, de la Twentieth Century Fox, de MGM et de United Artistes. Robert Redford lui-même avait souhaité que son film soit présenté à la Cinémathèque. Dans son discours d’accueil, Costa-Gavras, président de la Cinémathèque, rendit hommage à l’acteur, au réalisateur et au producteur, et à celui qui fit de Sundance le festival de cinéma le plus important des Etats-Unis. Christine Albanel, la ministre de la culture et de la communication, fit à son tour l’éloge de Robert Redford, rendant hommage à son talent en citant quelques-uns des films légendaires dans lesquels cette grande star du cinéma américain a joué : Butch Cassidy et Billy le Kid (Roy George Hill), The Candidate (Votez McKay, de Michael Ritchie), Jeremiah Johnson, The Way We Were (Nos plus belles années), Les Trois Jours du Condor et Out of Africa de Sydney Pollack, L’Arnaque (Roy George Hill), The Great Gatsby (Gatsby le Magnifique, de Jack Clayton), Les Hommes du Président (Alan Pakula), etc. Sans parler des films réalisés par Redford lui-même : Ordinary People, Au loin coule une rivière ou L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.

Costa-Gavras et Christine Albanel rendirent également un fervent hommage à Tom Cruise, mentionnant quelques-uns des grands cinéastes avec lequel il collabora : Martin Scorsese (Colour of Money), Brian De Palma (Mission : Impossible), ou Stanley Kubrick (Eyes Wide Shut). Après que Costa-Gavras eut offert à ses deux invités une carte d’accès permanente à la Cinémathèque, Tom Cruise et Robert Redford remercièrent leurs hôtes, honorés d’être accueillis dans une institution aussi prestigieuse. Robert Redford rappela que dans sa jeunesse, il avait fait une partie de ses études à Paris, et qu’il lui arrivait de fréquenter la Cinémathèque de Chaillot.

Avant de monter sur scène, Tom Cruise avait passé plus d’une heure sur le parvis de la Cinémathèque, signant des autographes au milieu de centaines de fans, se faisant photographier ou répondant aux questions des journalistes de télévision.

Pendant la projection de son film, à laquelle assistaient de très nombreux invités, Robert Redford visita en compagnie de Costa-Gavras l’exposition permanente «Passion Cinéma», curieux et admiratif des trésors de la Cinémathèque française.

Il va sans dire que ce genre d’événement est important pour nous. La renommée de la nouvelle Cinémathèque a semble-t-il traversé l’Atlantique. L’an dernier, nous avions accueilli Sydney Pollack, venu présenter Sketches of Frank Gehry, son documentaire sur l’architecte qui construisit le bâtiment du 51 rue de Bercy. Nul doute que Pollack fît l’écho de cette visite auprès de son ami Redford qu’il dirigea dans de nombreux films. En septembre dernier, nous accueillions Sidney Lumet. Ainsi va la Cinémathèque, maison de tous les cinéastes. Dans quelques jours, c’est Stephen Frears qui nous fait la gentillesse de venir, pour parler d’un cinéaste qu’il admire tout particulièrement : Humphrey Jennings (1907-1950), documentariste de tout premier plan.

5 Réponses à “Robert Redford et Tom Cruise à la Cinémathèque”

  1. Nelson Bravo a écrit :

    Je suis désolé de ne pas savoir bien écrire le français (parce que je suis mon propre professeur de la langue), mais je suis capable de lire avec plaisir toutes les sujets de cette incroyable page, avec richesse d’informations sur le cinéma et les activités de la Cinématèque française, que j’aime beaucoup. Et la biographie de François Truffaut (j’ai visité et photographié la tombe de M.Truffaut à Montmartre, en 2001), à mon avis, c’est un document d’amour et passion écrit par M. de Baecque et M. Toubiana. Merci beaucoup pour cette oeuvre merveilleuse. Curiosité : j’ai à ma maison les numéros de la Revue du Cinéma (1948/1949), document très important sur l’ancien cinéma français et mondial. Vive Langlois! Vive Bazin ! Vive Bresson, mon cinéaste favori ! Vive Toubiana !
    Nelson Bravo (63 ans) – Juiz de Fora (MG) – Brésil

  2. Serge Toubiana a écrit :

    Cher Nelson Bravo, merci pour votre message. J’étais venu à Rio de Janeiro en 1998, pour accompagner l’édition brésilienne de notre biographie de Truffaut. J’ai hâte de revisiter votre pays. Sans doute prochainement.

  3. vandeghinste ines a écrit :

    je possède un tableau de Humphrey Jennings. Malheureusement je suis dans l’obligations de le vendre.
    je voudrais que ce tableau soit entre de bonnes mains.
    si ça intéresse quelqu’un qui admire jennings, laisez-le moi savoir
    merci

  4. Nelson Bravo a écrit :

    Merci beaucoup, Monsieur Toubiana, pour la gentillesse de parler un peu avec moi, à la Cinémathèque française, en mars 2010, durant les hommages à Alberto Moravia et au cinéma italien, où il y avait une richesse de films et même une table ronde (« L’événement Alberto Moravia, l’anticonformiste »), animée par vous et avec quelques écrivains amis et biographes de Moravia (avec la présence solaire de l’importante comédienne Claudia Cardinale). À mon avis, vous êtes un travailleur admirable avec votre fidélité et amour pour le cinéma, un vrai successeur d’Henri Langlois, à nous donner l’occasion, durant toute l’année, de profiter d’une programmation de grande qualité. Bien, quand je suis à Paris, chez mon ami cultivé Jean-Claude Lalliard, nous allons ensemble à la Cinémathèque où j’ai la sensation d’être dans un formidable « navire de rêves » (de Fellini, parfois). Ah, oui, il faut dire que vous êtes à la fois un homme de cinéma et un biographe, aussi. À propos, comme je suis un admirateur de Truffaut, congratulations pour avoir écrit, avec votre ami Antoine de Baecque, une biographie exemplaire, que j’ai chez moi au Brésil, en portugais et en français, celle-ci avec votre sympathique dédicace, un privilège que je vous remercie avec mon coeur.
    (Pardonnez-moi pour être analphabète en français).

    Nelson Bravo – (66 ans) – Juiz de Fora (Minas Gerais – Brésil).

  5. Serge Toubiana a écrit :

    Cher Nelson Bravo, j’espère vous revoir, lors de votre prochaine visite à la Cinémathèque. Et je vous remercie des compliments que vous m’adressez, qui me font rougir… Amicalement, S.T.