Pasolini Roma

L’exposition Pasolini Roma se poursuit jusqu’au 26 janvier prochain à la Cinémathèque française. Elle fait couler beaucoup d’encre. Tant mieux. La rétrospective complète (jusqu’au 6 janvier), la journée d’études organisée lundi 28 octobre, réunissant des intervenants de grande qualité  (Stéphane Bouquet, Georges Didi-Huberman, Alain Bergala, René de Ceccatty, Hervé Joubert-Laurencin, Jordi Balló, Dacia Maraini et Roberto Chiesi, et qui se clôturera par un dialogue avec Ninetto Davoli), les lectures de textes de P.P.P., la parution du catalogue accompagnant l’exposition (chez Skira Flammarion et la Cinémathèque française), la sortie en salles de certains de ses films et leur réédition en DVD (par SNC et Carlotta), tout cela a contribué à remettre le poète et cinéaste au cœur de l’actualité culturelle.

Telle était notre intention lorsque nous avions décidé, il y a plus de deux ans, de concevoir à plusieurs ce projet, avec nos amis du CCCB à Barcelone, du Palazzo delle Esposizioni à Rome (où l’exposition s’installera le 3 mars et jusqu’au 8 juin 2014), et du Martin-Gropius-Bau à Berlin (du 11 septembre 2014 au 5 janvier 2015). Penser ensemble la place de Pasolini dans la vie culturelle et politique italienne, plus précisément son appréhension de la Ville de Rome, depuis son arrivée en 1950, pauvre et misérable avec sa mère, jusqu’à son assassinat le 2 novembre 1975, et de quelle manière sa relation si intime et si particulière avec la ville aura influencé son œuvre en profondeur. Ses rencontres, le redécoupage de la ville qu’il opère en fonction de ses désirs, de ses choix politiques et idéologiques ou de ses thèmes de prédilection.

Il n’y a pas d’exposition sans au moins deux éléments décisifs : un concept organisateur (dans ce cas précis : Pasolini et Rome), doublé d’un accès privilégié à un matériel inédit, que ce soit archives, correspondances, notes, manuscrits, œuvres plastiques (photos et peintures) pouvant être « accrochées » sur des cimaises. Tout était réuni pour que ce projet consacré à Pasolini voie le jour.

J’ai à peu près chaque jour l’occasion et surtout le plaisir de visiter l’exposition Pasolini Roma, jouant le guide pour des hôtes de passage. Lundi dernier c’était Edgar Reitz, l’auteur de Heimat qui, pendant la projection de son film en salle Henri Langlois, souhaitait découvrir l’exposition. Deux jours plus tard, c’était Taylor Hackford, réalisateur (entre autres de Ray) et président de la Director’s Guild of America, accompagné d’une délégation, qui venait la visiter. Le nombre de documents, l’organisation de l’espace, le découpages en salles, avec celle, à mes yeux la plus forte et la plus émouvante, où l’on découvre une vieille Moviola, cette table de montage qui n’a plus cours de nos jours du fait du montage numérique, sur laquelle les juges italiens avaient visionné La ricotta pour accuser P.P.P. d’acte blasphématoire envers l’église. Ce geste de convoquer le cinéma, sous la forme la plus matérielle, une grosse et lourde Moviola, pour en faire une machine de guerre judiciaire à l’encontre d’un artiste rebelle. La Moviola, machine de montage, véritable instrument d’écriture cinématographique, devenant machine d’inquisition à l’encontre du cinéma. Juste à côté, tout un mur pour montrer et décrire la série d’innombrables procès, accusations – pas moins de 33 procès subis dans le cours de sa vie – à l’encontre de P.P.P. On le voit sur des photos de presse, avec à ses côtés ses amis Laura Betti, Elsa Morante et Alberto Moravia. Se rendre au tribunal était devenu une sorte d’activité régulière, un point de passage obligé de sa vie ordinaire. Pier Paolo Pasolini, saint et martyr, aurait pu dire Sartre. Il suffit de montrer, d’exposer les documents, par exemple ce montage d’archive où l’on voit le juge qui accusait Pasolini d’acte de blasphème ne rien céder sur son intention liberticide…  Ne rien regretter, prêt à le refaire.

L’exposition Pasolini Roma nécessite du temps, car elle est dense, riche en documents. On y apprend beaucoup, et l’on en sort avec le désir de poursuivre, de revenir aux films de Pasoloni, à ses ouvrages. Je conseille de lire un livre jubilatoire, de Emanuele Trevi, Quelque chose d’écrit (publié par Actes Sud), où l’écrivain évoque ses années passées dans le Fonds Pier Paolo Pasolini, à l’époque dirigée par Laura Betti. C’est drôle et intelligent, stimulant à lire…

Les expositions ayant pour thème ou objet le cinéma se développent depuis une quinzaine d’années – on se souvient de celle consacrée à Hitchcock, au Centre Pompidou en 2001, conçue par notre ami Dominique Païni -, devenant en quelque sorte un nouveau medium où le cinéma se trouve décortiqué, désossé, démembré, recomposé, désarticulé puis réarticulé en autant d’objets ou de pièces séparés : du scénario à l’extrait de film, en passant par les photos, affiches, costumes ou appareils, et autres manuscrits ayant trait à l’histoire de la production d’un objet virtuel. Exposer pour montrer/monter les objets, quels qu’ils soient, et penser, mettre en relation, recadrer, etc. Il y a là un mouvement en profondeur dans lequel la Cinémathèque occupe une place de premier plan. Cela s’explique par le fait que le bâtiment de Frank Gehry, où nous sommes installés depuis 2005, comprenait à l’origine (rappelons qu’il a été construit pour abriter le Centre culturel américain) un espace préalablement dédié aux expositions temporaires. Mais surtout, par le fait que les collections de la Cinémathèque regorgent de trésors accumulés au fil des années par Henri Langlois, sorte de caverne d’Ali Baba d’où il nous revient d’établir une sorte d’archéologie du cinématographe. Langlois lui-même ne cachait pas son intention de faire de l’exposition le fer de lance de son projet muséographique. En réalité, nous ne faisons qu’accomplir, dans un contexte culturel bien différent, son geste inaugural.

Informations:

Lundi 28 octobre 2013, Salle Henri Langlois (Cinémathèque française) : Journée d’études « Pier Paolo Pasolini, le village et le monde ». A partir de 9h45. Jusqu’à 19h. La journée d’études se terminera à 18 heures par un dialogue avec Ninetto Davoli, animé par Alain Bergala (l’un des commissaires de l’exposition).

A 20h30 : Projection d’un programme de courts et moyens métrages : Repérage en Palestine pour L’Évangile selon saint Matthieu (1964, 52 minutes), suivi de Notes pour un film sur l’Inde (1967, 25 minutes).

A lire : Emanuele Trevi, Quelque chose d’écrit (traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli), Actes Sud.

La rétrospective consacrée à Pasolini se poursuit à la Cinémathèque française jusqu’au 6 janvier 2014.

12 Réponses à “Pasolini Roma”

  1. PIERRE KALFON a écrit :

    En tant qu’ami , collaborateur , admirateur , distributeur et producteur de Pier Paolo ,
    j’aurais tellement aimé participer , partager ,
    et célébrer son souvenir , apporter mon témoignage , bref , transmettre ce qu’il m’a appris . Ayant fait don à la Cinémathèque Française d’un grand nombre de documents , de cassettes , de copies , de photos et d’affiches dont celles qui ont accompagné son parcours ,
    j’aurais souhaité être convié à cette communion . Cela n’a pas été le cas , j’ai donc souhaité ne plus avoir de rapports avec cette organisme particulier qui ne respecte aucune des valeurs dont j’ai été imprégné par de grands cinéastes .
    Pierre Kalfon

  2. Vince Vint@ge a écrit :

    Bel hommage rendu a l’immense Pasolini. Oublie helas par les Italiens d’ajourd’hui, selon Telerama (dossier Pasolini). Ce qui est frappant en voyant cette expo c’est de constater l’actualité de ses propos, que ce soit sur la tele, les médias, le poids de la religion, la puissance de l’amour, et du sexe,l’invasion des marques dans l’espace urbain, l’hypocrisie des politiques, le nivellement par le bas. Certes, Pasolini au Musee, il y a quelque chose de paradoxal, tant la poésie et la provocation de ce rebelle échappent au carcan et a l’étiquetage, mais cette expo a le merite de donner envie de relire Pasolini et de revoir ses films ; ce qui me semble une bonne chose. Juste 2 choses, Serge, pourquoi n’avez-vous pas rendu hommage au regrette Patrice Chereau via votre blog ? Et, par hasard, connaissez-vous le film « Grandeur Nature » (1973) avec Piccoli ? Est-ce un bon film ? Je suis tombe sur un extrait de ce film au sein de l’expo « Le surréalisme et l’objet » a Beaubourg et cet extrait, ou l’on y voit un Piccoli, excellent, couver du regard une poupee gonflable, m’a donne envie de decouvrir ce film. J’ai même cru au depart que c’était de Marco Ferreri, mais non, c’est d’un autre auteur. Ce film, « Grandeur Nature », etait-il diffuse au sein de la rétrospective Michel Piccoli récente de la Cinematheque et savez-vous s’il existe en DVD ? Merci.

  3. serge toubiana a écrit :

    Pasolini serait oublié en Italie. A voir. Car l’exposition Pasolini Roma s’installera à Rome en mars prochain, après la Cinémathèque française. Je suis persuadé qu’elle y est très attendue.
    J’irai dimanche soir à l’Odéon au Théâtre de l’Europe, où un hommage sera rendu à Patrice Chéreau. J’espère que nous y serons très nombreux. Le film dont vous parlez, Grandeur nature, était signé Luis Berlanga ; je l’ai vu à sa sortie, il y a donc longtemps. Souvenir mitigé, mais en effet, on pense à Marco Ferreri.

  4. Villeroy a écrit :

    « Mamma Roma » colorisée ???
    L’image figurant à droite de la présentation de l’exposition PasoliniRoma, sur votre site, est-elle l’affiche de l’expo ? Si tel était le cas, ce serait navrant, en soi et plus encore en tant que « produit » labellisé Cinémathèque…
    Veuillez me tranquilliser à cet égard : merci

  5. Frank AIDAN a écrit :

    Cher Monsieur,

    Si l’exposition s’appelle, sûrement à juste titre, « PASOLINI ROMA », la rétrospective des films de PASOLINI eût certainement pu s’intituler « PASOLINI 2013 ». Après FELLINI, MATARAZZO et BERTOLUCCI, voici un autre grand italien qui, peut-être curieusement, appelle plus qu’aucun autre, la question de sa contemporanéité. Malgré ce que disait DANEY de « FELLINI journaliste », FF reste intemporel ou encore arrimé au siècle de la découverte de l’inconscient. Pour sa part, MATARAZZO fut de son époque, très attaché, de gré ou de force, aux genres et de quelle brillante manière. BB apparaît lui, comme un sismographe, toujours synchrone avec l’époque du tournage de chaque film (« PRIMA DELLA RIVOLUZIONE » donne vraiment à penser qu’une révolution était alors imminente ; « LA LUNA » plaide d’une manière très démonstrative que l’on devait alors retrouver le lien, alliance puis filiation, ou encore, comme disait GAINSBOURG, peut-être était-ce l’inverse ; « LA TRAGÉDIE D’UN HOMME RIDICULE » dit très bien que ce début des années 80 était déboussolé, une époque à peine sortie du primat de l’idéologie mais encore secouée par ses impasses, etc.).

    Et avec PPP, c’est bien plus compliqué.

    D’abord, le corpus. À peine une quinzaine d’années de cinéma et une poignée de films, au demeurant substantielle en quantité si on la réfère à cette durée. Avec cette scission assez nette entre les films de la première partie de carrière, sous influence néo-réaliste, en noir et blanc, plutôt très scénarisés (PASOLINI venait de l’écriture) et ceux d’après, grosso modo marqués par la couleur et surtout la liberté grandissante du cinéaste. Avec l’apogée de la « Trilogie de la vie » ainsi que l’astre noir, le météore, le monolithe, l’on ne sait vraiment pas comment dire, que fut « SALO OU LES CENT-VINGT JOURS DE SODOME ».

    Ensuite, la résonance avec notre époque. Avec son art consommé de la synthèse, Alain BERGALA avait dit voilà plus de trente ans que PPP lui apparaissait comme deux fois impur : de n’être pas référé au cinéma et de ne pas être dans la ligne de la politique de l’inscription bazinienne, mais dans une manière de sacraliser ce qu’il met devant sa caméra (je cite de mémoire et il faut aller vérifier in « PASOLINI CINÉASTE » paru aux CAHIERS DU CINÉMA en 1981). Sans contester la pertinence de cela, je dirais qu’aujourd’hui, PASOLINI est exactement entre la sauvagerie et l’extrême raffinement, entre le muet et la pointe la plus affinée et affûtée du cinéma moderne, entre le documentaire et la fiction, entre la reconstitution fidèle ainsi qu’agnostique (cf. « L’ÉVANGILE SELON SAINT-MATTHIEU ») et l’interprétation historique (cf. le raccourci et le raccord audacieux entre SADE et le fascisme dont parla très bien BARTHES in « LE MONDE » en juin 76 – texte reproduit dans le livre précité des CAHIERS). Entre, toujours entre et comment ne pas être frappé aujourd’hui, par les procédures formelles mises en place par PASOLINI avec une audace qui va crescendo ? Comment ne pas être sensible à ces plans tremblés comme sortis de l’Origine, ainsi qu’à ces compositions savantes d’une extrême beauté ? Il en ressort un mixte étonnant de matériau brut et de sophistication extrême (références marquées à certains peintres) mis en dialogue par l’art d’un montage dialectisé qui n’a d’équivalent que dans certains films de GODARD (l’on retrouve cette approche dialectique dans « OEDIPE ROI » de PPP où le personnage d’OEDIPE est représenté à deux époques croisées). Et l’on y reconnaît bien notre temps avec sa violence et ses guerres mais aussi, son degré de civilisation à tous égards (technologique, politique, juridique, etc.), poussé comme jamais.

    Enfin, la réception du et par le public. Dire d’abord, que le public est là, qu’il est très varié, mais aussi et surtout qu’il est en grande partie, jeune, ce qui démontre que cette jeunesse est attirée par le cinéma de PASOLINI, son discours et son esthétique mêlés. Dire ensuite la perception de PASOLINI par ce public de 2013. Vous rappelez que PASOLINI fut tellement poursuivi en Justice pour son travail d’artiste que « se rendre au tribunal était devenu une sorte d’activité régulière, un point de passage obligé de sa vie ordinaire ». Aujourd’hui, l’on imagine sans peine ce qu’il dut subir à son époque tant son cinéma est ensemble frontal et subversif, subversif parce que frontal. La différence avec l’époque à laquelle il vécut est qu’aujourd’hui ses films sont vus dans un silence de cathédrale ponctué passim de quelques rires ou sourires, ne génèrent plus de procès, un peu comme si l’on était simplement en face de celui qui a vu tout ensemble, son temps et celui qui était à venir. L’autre jour, à la projection de « SALO », deux ou trois fois la porte de sortie claqua et j’allais écrire, c’est tout. Non ce n’est pas tout car l’on sentait ce public à la fois glacé et admiratif, pétrifié et subjugué, ne prenant certainement pas le moindre plaisir à ces scènes de torture filmées « à la jumelle » (longue focale) et pour un seul plan « en longue vue inversée » (courte focale). Pourtant, ces scènes sont vues depuis une sorte de promontoire par un bourreau revenant ensuite à son abjecte fonction, laissant la place à un autre bourreau et ainsi de suite. Cette place peut bien sûr être vue comme celle du spectateur, comme la nôtre, et pourtant non. On peut y être et n’y prendre aucun agrément, mais alors aucun.

    L’on est alors dans le devoir de voir et ce fut la leçon du cinéma de PASOLINI.

    Amitiés cinéphiles.

  6. serge toubiana a écrit :

    Oui, c’est un des « visuels » de l’exposition. Ce n’est pas le film (en noir et blanc), mais sa reproduction (colorée).

  7. serge toubiana a écrit :

    Cher Pierre, je suis triste de lire ta réaction, assez amère à mon goût. Amitiés, Serge.

  8. Vince Vint@ge a écrit :

    Merci pour ces remarques Frank Aidan. Tres pertinentes, me semble-t-il, notamment sur cet ovni cinematographique qu’est « Salo ». Je vous rejoins parfaitement sur la  » frontalité  » du cinema de Pier Paolo Pasolini, et je crois que cette frontalité manifeste est souvent le fait d’artistes… dissidents, qui ne sont pas cinéastes au depart, mais poètes, écrivains, plasticiens, etc. Venant d’ailleurs, non formes aux codes du langage cinematographique, libres, ces  » dissidents  » prennent le cinema comme un média neuf, comme s’ils revenaient aux origines memes du septième art ; je pense a Duras, a Cocteau, a Alain Robe-Grillet, a Pasolini donc, voire meme a un Steve McQueen (le plasticien anglais, pas l’acteur américain!). Il y avait aussi une frontalité dans le cinema de Patrice Chereau…

  9. Enrique Seknadje a écrit :

    Cher Serge Toubiana,

    Un grand bravo et un grand merci pour cette Exposition qui est bel hommage à Pasolini.

    Je me permets de vous proposer le lien vers un texte publié sur le site Culturopoing où je rends compte de manière personnelle de ma « visite », et où je publie le texte d’un entretien qu’Alain Bergala a bien voulu m’accorder.
    http://www.culturopoing.com/Art/L+Exposition+Pasolini+Roma+a+la+Cinematheque+Francaise-5732

    Bien à vous.
    E VIVA PPP !!!

  10. Dominique Hasselmann a écrit :

    Très belle expo qui sait entremêler (et non mélanger) la biographie et l’Histoire, celle-ci insérée dans celle-là, l’engagement artistique et politique de Pasolini, et montrer (les vitres du train au début) et inventer (la projection du documentaire sur le pare-brise de la vraie voiture italienne) les supports « en situation » par rapport à cette traversée, ce travelling – à la Moretti – tout au long d’une vie brûlante.

    Les applaudissements à la fin du film « Accattone » (dimanche 17 novembre à 16 heures 30) ont rappelé qu’il existait encore heureusement des cinéphiles et pas uniquement des goinfreurs de pop-corn dans les salles de cinéma parisiennes.

  11. serge toubiana a écrit :

    Je suis bien d’accord avec vous. Le public ne s’y trompe pas et le bouche à oreille fonctionne de mieux en mieux. C’est vraiment une exposition à voir, à découvrir: on en sait davantage en sortant, sur Pasolini, sur son itinéraire, sur ses idées, sur son énergie créatrice… Je suis fier que la Cinémathèque ait accueilli cette exposition, mieux, qu’elle ait participé, avec le CCCB à Barcelone, à sa mise en place. Après Paris, elle ira à Rome, puis à Berlin. Et la rétrospective des films de P.P.P. marche très bien, le public applaudit. Cela se prolonge en décembre.

  12. Philo Bregstein a écrit :

    Cher Serge Toubiana,

    Si vous avez la possibilité, contactez moi avant la présentation de mon film sur P.P.Pasolni, ‘Qui dit la vérité doit mourir’, mercredi le 18 décembre à 16 heures, à la Cinémathèque Française. Je suis très heureux de pouvoir présenter mon film, qui date de 1981. Contrairement aux Etats-Unis, l’Allemagne et l’Angleterre, mon film n’est pas connu en France, bien que j’ai fait une version française qui existe depuis des années. J’ai seulement pu le présenter à plusieurs reprises pendant le cours du samedi matin de Jean Rouch. La télévision française, y compris Arte, l’a refusé, tandis que la télévision néerlandaise, Channel 4, et Channel Thriteen l’ont diffusé (Titre: ‘Whoever says the truth shall die’) Le film a été invité au Internationales Forum des jungen Films à Berlin en 1985 par Ulrich Gregor, et est distribué en Allemagne par Die Freunde der Deutschen Kinemathek (aujourd’hui Arsenal).

    L’exposition Pasolini Roma et le livre qui l’accompagne sont impressionnants, Alain Bergala a fait un travail très réussi. Transmettez-lui de ma part mon admiration. Je ressens comme un honneur de pouvoir présenter mon film à cette occasion.
    J’ai essayé de contacter par email en vain depuis quelques jours Annick Girard, qui avait invité mon film. Demandez-lui de me contacter et de répondre à mes questions au sujet de la présentation. Je lui ai fait parvenir par courier un dossier de presse sur mon film avec un photo de Laura Betti que j’avais prise moi-même pendent mon interview avec elle en 1978. J’espère qu’elle a reçu mon courrier.
    Comme vous le savez, j’ai réalisé en 1978 un film sur Jean Rouch au Niger, et j’ai travaillé avec lui sur le scénario de son film ‘Madame l’Eau’ (1993). J’ai même joué – bêtement… – dans son film. J’ai écrit un long article en anglais, ‘Jean Rouch, pioneer in fiction film’, dans le livre ‘Building Bridges’, sous la direction de Joram Tenbrink. Je peux vous faire parvenir le texte en traduction française. Je serais heureux d’avoir votre réaction!

    Avec salutations chaleureuses

    Philo Bregstein
    0630375918