Archive pour le 07.2011

Mauvaises nouvelles de Téhéran

jeudi 21 juillet 2011

Aux dernières nouvelles, les arrestations d’artistes et de cinéastes iraniens se sont intensifiées depuis un mois. Près de dix femmes (cinéastes, comédiennes) ont été convoquées devant le ministre de l’information, menacées de lourdes peines au cas où elles poursuivraient leurs activités « contre le régime ». Des photos de l’actrice Fatemah Motamed-Aria ont été brûlées et retirées des cinémas et des kiosques par le pouvoir.

Il y a trois semaines, Pegah Ahangarani (actrice, elle a entre autres joué dans Shirin d’Abbas Kiarostami, et réalisé un film en 2008, Deh Namaki-ha), qui devait aller en l’Allemagne, a été arrêtée à l’aéroport de Téhéran et conduite à la prison d’Evin, sans obtenir le droit de visite.

Il y a trois semaines également, l’actrice Marzieh Vafamehr (dans My Teheran for Sale, réalisé en 2009 par Granaz Moussavi) et réalisatrice de courts métrages, a été enlevée sans que l’on puisse avoir des nouvelles d’elle, jusqu’à ce qu’on apprenne la semaine dernière par son mari qu’elle est détenue à la prison d’Evin.

Mahnaz Mohammadi est soignée depuis une semaine pour des crises d’épilepsie. Samedi dernier, une caution de 40 mille euros a été versée, ce qui, pensait-on devait entrainer sa libération. La justice de Téhéran se dit prête à la libérer. Elle a pu joindre sa famille hier, pour lui dire qu’elle sortirait la semaine prochaine.

Enfin, depuis quelques jours, dans la continuation de cette politique active de répression, visant tout particulièrement les femmes parce qu’elles relèvent la tête et font preuve de courage, le pouvoir iranien a décidé de créer un tribunal spécial pour les artistes situé au Ministère de la Culture.

Bonne nouvelle : j’apprends aujourd’hui, 27 juillet, que Mahnaz Mohammadi et Pegah Ahangarani ont été libérées de la prison d’Evin, après versement d’une caution.