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Nous devions filmer la même scène d’une situation simple dans plusieurs conditions météorologiques : même lieu, même enjeu, mêmes personnages, mais mis en scène différemment.

Très vite, les élèves se sont mis d’accord sur la situation que l’on pouvait décliner : quelqu’un à l’intérieur aperçoit/ est appelé par un autre à l’extérieur et le rejoint ou non. La météo devait être intégrée au scénario et à la mise en scène et ne devait pas seulement servir à illustrer l’histoire.

3 groupes ont été créés : un groupe « soleil », « neige », et « pluie ».

• Le groupe soleil : les élèves ont voulu aller à rebours de la situation un peu convenue selon laquelle le beau temps montrerait une relation harmonieuse entre les personnages. Au contraire ici, le soleil apparaît malaisant, comme vient le rappeler au son le bruit d’une mouche qui vient taper contre le carreau. Il faisait nuit quand nous avons tourné ces plans, et malheureusement la lumière n’est pas raccord entre l’extérieur et l’intérieur.
• Le groupe neige : il est visuellement réussi mais saturé de sons (appel téléphonique, dialogue de sourd qui montre le problème de communication entre les deux personnages filmés en champ/ contrechamp). Les élèves ont voulu montrer que la neige symbolisait un obstacle pour les personnages.
• Le groupe pluie : les élèves ont été très attentifs à la mise en scène de ces plans. Au son, ils ont été aidés (par un heureux hasard, mais il en faut!) par des cloches qui se sont mises à sonner tout près du lycée : « ce glas » vient accompagner la mauvaise nouvelle qu’un des personnages est censé annoncer. Dans le dernier plan, la pluie sur la vitre est censée symboliser les pleurs de Charlotte.

Nous devions rendre compte d’une sensation météorologique (la pluie, le vent, le soleil, le froid, etc.) en filmant une série de plans courts.

Cet exercice nécessitait d’être inventifs et attentifs aux sons.

Nous devions tourner ces plans alors que les cours commençaient à 16h et que la nuit tombait vers 17h. L’absence de conditions météo notoires (ni soleil, ni pluie, ni neige) nous a amenés à les recréer de manière artificielle, et au montage à ajouter des sons (bruits de blizzard et de vent pour la neige, cigales pour rendre compte de du soleil et de la chaleur et sons de pluie).

Pour donner l’illusion du soleil, nous avons utilisé une mandarine et un réflecteur ; pour la pluie, un élève se postait derrière la fenêtre avec un sac poubelle percé rempli d’eau et secouait régulièrement le sac sur la fenêtre ; pour la neige, nous avons utilisé de la glace, de la laque et de la mousse coiffante.

Nous avons intégré à ces contraintes un motif, la fenêtre, qui permettait de rendre plus concrètes ces sensations et de jouer sur l’intérieur/l’extérieur. Le plan serré sur le visage de Margot devait permettre de lire ses sensations. Malheureusement, le résultat n’est pas pleinement convaincant car l’actrice a eu du mal à éprouver/jouer ces sensations.

 soleil

 neige

 pluie

Le lycée Turgot est un ancien couvent et une ancienne prison pour femmes qui accueille aujourd’hui 1500 élèves.

Cette année, c’est la terminale option facultative CAV qui participe au dispositif Cinéma Cent ans de jeunesse. L’effectif réduit de la classe (10 élèves) offre des conditions de travail tout à fait privilégiées. Les élèves sont extrêmement motivés et curieux de cinéma.

Une belle rencontre de cinéma : en préparant les vues Lumière, l’intervenant, Florent Darmon, et moi-même, les avons fait réfléchir au thème de l’année et les avons nourris en leur passant de nombreux extraits. Celui de Nostalghia d’A. Tarkovski a été pour eux un choc esthétique et émotionnel que nous avons prolongé par un autre de  Stalker. Dans les deux cas, il s’agit de voir comment on peut introduire de la météo dans un espace intérieur.

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