Le Cinéma, cent ans de jeunesse 2009-2010

Après avoir écrit leur scénario et procédé au découpage des séquences, les élèves de l’atelier partent en repérage pour le tournage de leur film au Parc du Sausset juste à côté du collège.

D’emblée, la perspective des grands arbres sur le chemin par lequel ils entrent leur donne l’idée de tourner un des plans de scène onirique dans ce cadre. Ils notent immédiatement une difficulté pour la prise de son : le bruit continu et assourdissant des avions en phase de décollage et d’atterrissage sur l’aéroport de Roissy tout proche. Il va falloir s’adapter !

Sous le regard curieux de Souleymane, Tchiteph se familiarise avec la caméra, les rôles commencent à se définir naturellement…

Hamza quant à lui a envie de s’occuper du son, il veut manier la perche. Il sera aussi un des musiciens du film.

Ce jour-là il fait très froid, les élèves doivent tourner des scènes d’extérieur au collège. Marnia a dû remplacer Laetitia pour jouer le rôle de la jeune fille, elle est concentrée et attend les instructions de jeu de Laetitia qui sera au poste de réalisatrice lors de cet atelier. Les discussions s’engagent entre les élèves et avec Olga, leur intervenante.

Alexandra prend très à cœur son rôle de scripte. Elle note tout et prend aussi des photos.

La scène est compliquée à tourner ce jour-là. Les élèves souhaitent faire un travelling avant pour suivre le personnage du jeune garçon qui se dirige vers le hall de sport. Problèmes : nous n’avons pas de chariot de travelling ni de rails. Le cuisinier accepte de nous prêter un chariot de cantine mais le sol est inégal et les roues font beaucoup de bruit. On se lance malgré tout. Tchiteph qui est à la caméra s’assoie sur le chariot, Mahamoud et Abdessamad font les machinistes, ils doivent se coordonner avec beaucoup de précision. Les élèves feront quinze prises de cette même scène. Tout le monde reste très concentré.

Souleymane est en train de répéter les gestes convenus par l’équipe. Il est d’une patience fabuleuse. Il fait froid et il pleut.

Les élèves tournent la scène dans laquelle la classe de 3ème descend de cours d’anglais en dévalant les escaliers. L’angle de vue et le placement de la caméra ont été longs à trouver. Les élèves sont finalement satisfaits du point de vue adopté. Les figurants et l’acteur principal sont prêts.

Ce jour-là Farid est le scripte, il est très consciencieux. Sa méthode de travail : le dessin.

Tournage des scènes de danse. Hamza joue du djembé et de la darbouka. Il a du talent. Tout le monde a envie de danser !

Tournage de la scène onirique de la balançoire dans le Parc du Sausset. Il y a un monde fou ce jour-là.
Ce n’est pas facile de demander aux enfants de céder leur place aux acteurs sur la balançoire. On discute, on négocie. La lumière change et commence à s’atténuer, il faut faire vite. Tchiteph est à la caméra et Alexandra s’essaie à la perche :

Sur un vélo

La caméra embarquée sur son vélo, Abdessamad filme en pédalant. Il réalise un travelling avant puis finit par un panoramique. Il met en scène une petite histoire avec une scène de poursuite, de disparition puis de découverte d’une chute à vélo.

Dans une voiture

Le début et la fin du plan sont bien maîtrisés. Un rythme est donné à ce plan par les transitions entre les moments où la voiture est à l’arrêt ou en déplacement. Le son apporte également un élément narratif intéressant, c’est la radio où l’on parle de la fameuse main de Thierry Henri. Dans ce plan, Souleymane combine un moment de fixité qui se transforme en travelling latéral puis un panoramique, puis un travelling avant pour terminer sur un panoramique.

Dans un bus

Mahamoud a filmé un travelling latéral de droite à gauche la nuit dans un bus. Les traînées de lumière de l’éclairage public donnent un effet presque expérimental à ses images. Elles traduisent aussi un mouvement dans l’image en plus du déplacement du tram.

Dans le RER

Abi tourne un travelling latéral à travers la fenêtre du RER. On découvre un paysage qui défile à toute allure.

Sur une chaise roulante

Contrairement aux autres, Farid est devant la caméra, il joue du piano et c’est son père qui l’a filmé assis sur une chaise roulante. Le plan combine des va-et-vient de travellings et de panoramiques. La chaise roulante est déplacée sur quelques centimètres et le père de Farid réalise en même temps des panoramiques. Ces mouvements sont hésitants mais ils demeurent poétiques car ils trouvent écho dans la musique jouée par Farid.